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Juil 20

Écoanxiété : l’angoisse du siècle

Vous avez régulièrement des pensées envahissantes et perturbantes quand vous pensez à l’état de la planète ? Les moments d’angoisses à l’épicerie sur le choix le plus environnemental se répètent? Lorsque vous devez faire le choix entre jeter une boite de conserve parce qu’il n’y a pas de bac à recyclage, ou la rapporter chez vous pour la recycler, vous êtes désemparé? Bio, local ou en vrac; lequel est meilleur?  Vous souffrez peut-être d’un mal qui prend de plus en plus d’ampleur dans notre société : l’écoanxiété

À moins de vivre sous une roche, nous avons tous conscience qu’il fait de plus en plus chaud, que les inondations se font de plus en plus fréquentes et que des désastres naturels secouent la terre plus qu’avant. Les animaux sont menacés plus que jamais par la présence des humains. La terre nous parle et les gens ne sont plus sourds à ses doléances.

Éco quoi ?

À l’automne 2019, nous avons eu la chance d’accueillir mademoiselle Égérie M. Tchamdja, une stagiaire en sciences infirmières de l’UQO, campus de St-Jérôme qui nous a offert une miniformation sur ce nouveau type d’anxiété. Entre autres, nous avons pu apprendre que :

« l’écoanxiété est la réponse psychologique à une constellation d’événements environnementaux tels que le réchauffement planétaire, les changements climatiques, l’épuisement des ressources, l’extinction des espèces et la dégradation écologique. »

Égérie nous a partagé que selon, Sarah Anne Edwards, Ph. D., LCSW, une écopsychologue, auteure et directrice du Pine Mountain Institute, « le terme anxiété est couramment utilisé pour désigner un vague sentiment d’inconfort non défini, alors qu’en termes psychiatriques, il désigne des craintes irrationnelles avec la probabilité de la survenue d’un événement ou l’impact réel des événements redoutés. »

Ecoanxiété

Est-ce vraiment irrationnel ?

Bien qu’elle n’apparaisse pas dans la dernière version du DSM-V publié en février 2018, la plupart des professionnels de la santé et des services sociaux reconnaissent l’écoanxiété. Un peu différente des autres formes d’anxiété, elle se démarque par le caractère réel des inquiétudes. L’image de l’activiste Greta Thunberg est sans aucun doute l’un des grands symboles de ce mal qui affecte de plus en plus de gens, dont beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes.

Est-ce que pour autant, nous devons laisser cette écoanxiété devenir envahissante et perturbante ? Bien sûr que non. Il s’agit plutôt de trouver un équilibre entre la conscientisation, la prise d’action et la peur. Comme pour la plupart des types d’anxiété, le fait de pouvoir verbaliser vos inquiétudes aide à diminuer le niveau d’angoisse. Discutez-en avec votre entourage ou des gens qui vivent la même chose que vous.

L’action, une des meilleures solutions face à l’anxiété

Le meilleur antidote selon Laure Waridel, écosociologue qui s’adressait à Radio-Canada dans un court reportage sur l’écoanxiété, c’est l’engagement citoyen. Selon elle, il existe une panoplie de gestes qu’on peut poser et qui font que nous faisons partie de la solution, plutôt que du problème. C’est aussi un moyen qui permet de sortir de l’isolement et qui permet de garder de l’espoir parce que nous demeurons dans l’action.

Depuis longtemps on encourage les 4 R. Ces quatre gestes peuvent également vous aider à mieux vivre en conscience et dans l’action : réduire, réparer, recycler, réutiliser sont autant de façons de faire votre part pour la planète.

Dix actions à poser pour l’environnement

Voici des exemples d’actions concrètes que vous pouvez mettre en pratique afin d’augmenter votre sentiment de pouvoir face à la situation. Ces gestes auront un impact réel lorsque additionnés aux actions des autres et permettront de faire baisser votre sentiment anxiogène tout en apaisant l’impression d’être impuissant et sans ressources pour faire une différence.

  • Réduire votre consommation d’eau (Temps de douche, quantité d’eau dans le bain, fermer le robinet pendant le brossage de dents, etc.);
  • Réduire votre consommation de viande et de produits transformés;
  • Économie d’énergie (Le mode veille réduit considérablement la consommation d’énergie);
  • Acheter les produits Energy Star;
  • Utiliser une barrette d’alimentation dotée d’un bouton Marche / Arrêt ou d’une fonction «intelligente»;
  • Une fois que vos appareils sont alimentés à 100%, débranchez votre chargeur;
  • Réparer vos vêtements plutôt que d’en acheter des nouveaux;
  • Réparer vos appareils électroniques;
  • Faire le tri de vos rebuts domestiques. (À cela peut s’ajouter l’utilisation d’un bac de compost);
  • Réutiliser les contenants en plastiques, les contenants en verres et les bouteilles.

Enfin, prendre conscience que nous vivons une part d’impuissance dans ce phénomène sociétal et que nous n’avons pas la responsabilité ni le pouvoir de contrôler les comportements des autres, pourrait vous aider à accepter ces limites et réduire ainsi la détresse associée au manque de contrôle.

Comme pour toutes les autres formes d’anxiétés, vous pouvez aussi questionner vos pensées avec les différentes étapes de l’approche cognitivo comportementale. De quels types de pensées s’agit-il? Quels symptômes ressentez-vous? Comment pouvez-vous reformuler vos pensées pour les rendre plus réalistes quand c’est possible? Ce sont autant de façon d’apaiser ces peurs.

Pandémie et bonne nouvelle

Alors que la situation mondiale actuelle peut accentuer le niveau d’anxiété chez plusieurs personnes, il est à considérer que dans la réalité, certains impacts sont rassurants au point de vue écologique. La pandémie Covid-19 a eu pour effet de faire diminuer la consommation et l’utilisation des moyens de transport ce qui a contribué grandement à la réduction de la pollution environnementale.

Pour de l’aide, contactez un membre de l’équipe de La Clé des champs au 514-334-1587 ou informez-vous sur nos groupes d’entraide.

 

Références :