Il est important de regarder l’anxiété avec une vision biopsychosociale. En effet, plusieurs composantes biologiques, psychologiques et sociales ont une incidence sur le développement de l’anxiété. Sur le plan biologique, on parle souvent des hormones qui peuvent expliquer certains problèmes d’humeur et de santé mentale. On pourrait également nommer la génétique pour la composante biologique. Pour le facteur psychologique on pourrait identifier certains traits de personnalité et pour le social regarder l’histoire de vie de la personne et certains évènements éducationnels pouvant avoir une incidence.
À propos de l’éducation, on sait que les parents jouent un rôle important sur le développement de la santé mentale des jeunes, et ce particulièrement durant la petite enfance. Un des facteurs qui favorisent le développement d’une plus grande sensibilité à l’anxiété est la surprotection.
Pour un parent, il est difficile de résister à la protection de sa progéniture. On veut l’encadrer, la soutenir et limiter les risques. La surprotection est définie comme une implication excessive des parents dans la vie de l’enfant. Celle-ci peut limiter ses opportunités de faire face à des situations nouvelles et potentiellement inquiétantes. Si l’enfant est moins exposé à certaines menaces et situations difficiles, il ne sera pas en mesure de développer sa résilience et sa capacité à gérer des situations anxiogènes. Indirectement, le parent offre à l’enfant des stratégies d’évitement qui sont susceptibles d’augmenter l’anxiété de l’enfant à long terme.
Par ailleurs, on parle aussi de modelage de l’anxiété. Lorsque le parent est confronté à une situation de stress et d’anxiété, celle-ci peut résonner chez l’enfant. Nos enfants comprennent et décodent les signaux anxieux vécus par leurs parents, ce qui peut mener à une réaction similaire, une imitation inconsciente par l’enfant.
Il serait inacceptable de rejeter l’entière responsabilité du développement de l’anxiété sur le style éducationnel des parents, cependant il faut comprendre que nous exerçons une influence. À l’époque actuelle, la tendance à la surprotection parentale devient un sujet plus complexe. Les parents veulent bien faire et subissent parfois une pression externe reliée aux menaces sociétales. Par ailleurs, les attentes de la société envers l’éducation de nos enfants sont un facteur favorisant la surprotection. La société fait comprendre aux parents qu’ils doivent être parfaits.
Bien que nous invitions à regarder le développement de l’anxiété avec une vision globale, il est intéressant de se questionner sur les facteurs sur lesquels nous pouvons avoir un certain contrôle comme par l’éducation et nos rapports sociaux. Protéger nos enfants est normal, c’est un devoir, une responsabilité que nous devons chérir. Il est toutefois important de regarder notre rapport avec la protection et les besoins d’expérimentation donnant une plus grande autonomie à nos enfants.
Trouvez le juste milieu !
Pour plus de détail, nous vous invitons à lire l’article ci-dessous.
Hudson JL. La relation parent-enfant pendant la petite enfance et le développement de l’anxiété et de la dépression. Dans: Tremblay RE, Boivin M, Peters RDeV, eds. Rapee RM, éd. thème. Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants [en ligne]. https://www.enfant-encyclopedie.com/anxiete-et-depression/selon-experts/la-relation-parent-enfant-pendant-la-petite-enfance-et-le.
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